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Qu’est-ce qui a changé en 2021? - SFL - DSFRI

Qu’est-ce qui a changé en 2021?

Quatre nouvelles réalités financières avec lesquelles nous devrons peut-être apprendre à vivre.

16 décembre 2021

Si l’année 2020 a marqué l’imagination et forcé des millions de personnes dans le monde à changer leur mode de vie, c’est peut-être en 2021 que l’on a vu de nouvelles réalités financières prendre véritablement racine. Bien malin qui peut prédire si elles s’installeront de façon durable. Cependant, certaines d’entre elles sont déjà assez significatives pour soulever des questions qui touchent, notamment, l’endettement des ménages, leur sécurité financière et même leur répartition d’actif.

Voici quatre de ces nouvelles réalités, chiffres et graphiques à l’appui. Si vous croyez être concerné par l’une ou l’autre, ce pourrait être une bonne idée de profiter de cette fin d’année ou du début de 2022 pour échanger à ce sujet avec votre conseiller.

L’inflation est de retour

La chose saute aux yeux chaque fois que l’on va à l’épicerie, au restaurant ou à la station-service : l’inflation est de retour. Ce retour n’est pas anodin, puisqu’une génération entière de Canadiens a vécu sans faire l’expérience d’une inflation galopante comme celle que leurs parents avaient connue. À la fin des années 1970 et jusqu’au milieu des années 1980, notre taux annuel d’inflation oscillait souvent autour de 10 % – et parfois davantage. C’est dans les années 1990 que la bête a été domptée, jusqu’à aujourd’hui.

Au début de l’automne, Statistique Canada faisait état d’un taux annuel d’inflation de près de 4,5 %. En fait, l’indice des prix à la consommation augmente rapidement depuis son creux du début de la pandémie, et il se situe même à 4,7 % (son plus haut niveau en 18 ans) au moment où ces lignes sont écrites.

Graphique comportant deux courbes: l’une pour l’indice des prix à la consommation et l’autre pour le même indice mais excluant l’essence. Les deux courbes ont atteint un creux de moins de 0 % à tout juste 1 % au premier trimestre de 2020, après avoir oscillé entre 1,0 % et 3,0 % de 2016 à 2020. Depuis ce creux, l’indice a grimpé à 4,5 %, et l’indice excluant l’essence à 3,5 %.

Parmi les effets d’une forte inflation, trois sont particulièrement susceptibles d’avoir des répercussions sur les finances des particuliers :

  • la diminution rapide de leur pouvoir d’achat ;
  • l’augmentation éventuelle des coûts d’emprunt (si les banques centrales haussent leurs taux, comme elles le font habituellement en contexte inflationniste) ;
  • l’érosion des rendements de leurs placements, et ce, de deux façons possibles : d’abord, par des rendements nets plus faibles, une fois pris en compte le coût croissant de la vie ; ensuite, par une perte de valeur de la portion obligataire, dans l’éventualité d’une hausse des taux d’intérêt.

Ces effets ne devraient pas nécessairement motiver des changements dans votre stratégie. Néanmoins, une conversation avec votre conseiller pourrait être une bonne idée.

Le télétravail est là pour rester

Adopté comme cas de force majeure quand la pandémie s’est déclarée, le télétravail est rapidement entré dans les mœurs, du moins pour les travailleurs dont l’emploi peut être exécuté à distance. Statistique Canada estime que presque tous les travailleurs qui pouvaient travailler à domicile, depuis le début de la pandémie, l’ont fait.

Tout aussi notable, comme on peut le voir ici, est la proportion des Canadiens déjà en télétravail qui souhaitent le demeurer après la pandémie, ne serait-ce qu’en mode hybride. Dans le groupe des 35 à 50 ans, plus de 82 % des travailleurs ont exprimé ce souhait, alors que la proportion approche les 80 % pour l’ensemble de la main-d’œuvre concernée.

Quatre graphiques circulaires représentant la proportion des télétravailleurs, au Canada, qui souhaitent travailler au moins la moitié du temps de la maison après la pandémie. Cette proportion est de 79,8 % dans l’ensemble, de 76,9 % chez les 15-34 ans, de 82,4 % chez les 35-50 ans et de 78,2 % chez les 51-64 ans.

La réduction du temps consacré au transport est la raison la plus souvent citée : pas moins de 84 % des télétravailleurs évoquent ce facteur. Dans un article récent, le Washington Post proposait une calculette pour mettre un chiffre sur ce volet. Par exemple, si vous prenez une heure pour aller au travail et en revenir chaque jour, vous consacrez 250 heures par année à ce transport, soit 10 jours ou, sur la durée de votre carrière, pas moins de 14 mois. Vous passez plutôt une heure le matin et une autre le soir ? Cela signifie 21 jours par année. Il semble que ce genre de calcul soit fait par de plus en plus de personnes.

Cela n’est pas sans créer des enjeux, évidemment, dans l’organisation du travail, l’aménagement des lieux, la composition de la rémunération, la santé et la sécurité au travail et même la fiscalité.

Les gens quittent massivement leur emploi – ou pas

Un autre phénomène associé à la sortie de pandémie est connu sous le nom de « Grande démission ». Selon certains relevés, plus de travailleurs quitteraient leur emploi, actuellement, que jamais au cours des 20 dernières années. Le phénomène serait attribuable à plusieurs facteurs. Dans un contexte de rareté de main-d’œuvre, notamment, un grand nombre de travailleurs quitteraient leur emploi avec la certitude de trouver mieux ailleurs. De même, des travailleurs à l’aube de la retraite choisiraient simplement de « ne pas revenir », une fois la consigne du télétravail levée.

Graphique linéaire montrant le nombre de personnes ayant quitté leur emploi, aux États-Unis, entre 2001 et 2021. Alors que le nombre était d’environ trois millions pour l’année 2001, il a chuté à environ deux millions en 2020, puis s’est envolé à 4,43 millions de personnes en septembre 2021. Les données sont désaisonnalisées.

Toutefois, il semble que ces analyses soient souvent alimentées par des données américaines. Dans un article récent, le quotidien The Globe and Mail, citant les chiffres de Statistique Canada, relevait que le taux de roulement de la main-d’œuvre au Canada, bien qu’en forte croissance depuis 18 mois, n’était pas très éloigné de sa moyenne historique des cinq dernières années. S’il y a pénurie de la main-d’œuvre, cela ne signifie donc peut-être pas, pour autant, que les gens quittent massivement leur emploi actuel.

Graphique linéaire illustrant le taux mensuel de changement d’emploi au Canada depuis 2016. Le taux  a constamment oscillé entre 0,6 et 0,8, avant de chuter à près de zéro au début de 2020. Depuis, il est simplement remonté à son niveau des années précédentes.

Déménager ou rester là

Enfin, on se souviendra de ce vaste mouvement d’exode, au début de la pandémie, qui a poussé les gens à quitter les grands centres pour s’installer en banlieue ou à la campagne. Qu’en est-il alors que la fin de la pandémie semble en vue ? Selon un sondage réalisé par un grande firme d’assurances de dommages, environ une personne sur trois aurait toujours l’intention de déménager après la pandémie. Le phénomène serait particulièrement notable en zone urbaine, où un résident sur 10 souhaiterait se relocaliser dans une région rurale où semi-rurale.

Graphique circulaire montrant la proportion des Canadiens ayant l’intention de déménager après la pandémie. Le chiffre est de 10 % pour les particuliers restant en zone urbaine, de 8 % pour ceux restant en banlieue, de 8 % pour les résidents des zones semi-rurales et de 5 % pour les résidents des zones rurales, pour un total de 31 %.

Selon les experts en immobilier, ce mouvement s’expliquerait en bonne partie par le déploiement du télétravail, qui permettrait à plusieurs ménages de s’éloigner des centres pour s’offrir le logement et la qualité de vie dont ils rêvent, sans sacrifier leur emploi. Cependant, cela pourrait engendrer une inflation du prix de l’immobilier et une rareté des maisons disponibles. Et maintenant que les travailleurs sont invités à réintégrer leurs bureaux, toute la question sera de savoir si cet éloignement restera toujours viable, du point de vue du travail comme des finances personnelles.

Nul ne sait ce dont l’avenir sera fait, mais il y a de fortes chances que ces quatre réalités héritées de la pandémie resteront omniprésentes en 2022. Encore une fois, si vous croyez être concerné, n’hésitez à en parler à votre conseiller.