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Quatre mois après le début de la pandémie, où en sommes-nous? - SFL - DSFRI

Quatre mois après le début de la pandémie, où en sommes-nous?

Le ministre des Finances du Canada, Bill Morneau, a présenté mercredi un « portrait de l’économie et des finances publiques », près de quatre mois après que l’état de pandémie ait été déclaré. Voici les cinq principaux points à en retenir.

08 juillet 2020

À défaut d’un budget – celui-ci n’ayant pu être déposé, au printemps dernier –, c’est un « portrait » que le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, a soumis à la Chambre des communes, le 8 juillet. Cette mise à jour permet d’en savoir un peu plus sur l’état des finances publiques et sur les perspectives fiscales qui attendent les Canadiens.
 

1. Un déficit de 343,2 milliards de dollars

À la mi-juin, le directeur parlementaire du budget avait estimé à environ 256 milliards de dollars le déficit qu’il fallait anticiper pour l’exercice budgétaire 2020-2021. C’est plutôt 343,2 milliards qu’il faudra prévoir, estime le ministre des Finances. Ce montant est attribuable évidemment à une hausse des dépenses et à des mesures d’assouplissement fiscal, mais aussi à une chute importante des revenus de taxation.

Graphique à colonnes illustrant le solde budgétaire du Canada selon le portrait économique déposé le 8 juillet 2020. Alors que le déficit était d’environ 14 milliards en 2018-2019 et d’environ 34 milliards en 2019-2020, il est projeté à quelque 343 milliards en 2020-2021.

Par comparaison, le déficit de l’exercice 2018-2019 se situait à un peu moins de 15 milliards, et celui de l’exercice 2019-2020, à 34,4 milliards, selon les chiffres du ministère des Finances. À noter que le niveau de dépenses qui a contribué à créer ce déficit historique est comparable, selon le ministre, à ce que le Canada a vécu durant la Seconde Guerre mondiale.
 

2. Des mesures de 228 milliards

Le gouvernement estime à 228,9 milliards le coût de toutes les mesures d’aides destinées aux particuliers et aux entreprises dans le cadre de la pandémie. Cela représente environ 14 % du produit intérieur brut. Parmi toutes ces mesures, ce sont la subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC), la prestation canadienne d’urgence (PCU) et le soutien aux entreprises qui s’avèrent les plus importantes :

  • Subvention salariale d'urgence du Canada : 82,3 milliards
  • Prestation canadienne d'urgence : 73,1 milliards
  • Soutien aux entreprises : 21,3 milliards
     

3. Une dette au-delà des valeurs cibles

Conséquence du déficit hors normes anticipé pour l’exercice en cours, le gouvernement doit procéder à des emprunts massifs qui viendront gonfler le volume de la dette fédérale. Alors que celle-ci représentait un peu plus de 30 % du produit intérieur brut depuis le début de la décennie, elle pourrait s’élever à 1 200 milliards en mars 2021, soit 49,1 % du PIB. C’est bien au-delà de la cible énoncée par le gouvernement à la fin de 2019, lui qui prévoyait ramener le ratio de la dette au PIB sous les 30 %. Le ministre estime cependant que ce ratio demeure avantageux lorsqu’on le compare à celui d’autres pays. Il estime également que, compte tenu des taux d’intérêt très bas, les frais de la dette ne dépasseront pas 1 % du PIB malgré le coût de toutes les mesures déployées. À titre de référence, il y a 25 ans, le ratio de la dette au PIB était de 66,8 % au Canada.
 

4. Pas de hausse d’impôts envisagées

Le portrait économique et fiscal ne propose pas de mesures de relance économique, celles-ci étant plutôt attendues dans les prochains mois. Cependant, le ministre a laissé entendre que de hausser les impôts pour renflouer les coffres du gouvernement ne lui semblait pas une approche appropriée, et qu’il comptait miser plutôt sur l’investissement pour stimuler l’économie. Quant aux programmes d’aide en place, il a émis l’idée que la subvention salariale et l’assurance emploi pourraient éventuellement prendre la relève de la prestation canadienne d’urgence.
 

5. Économie : deux scénarios

Enfin, quant aux perspectives économiques, le ministre envisage deux grands scénarios. Le premier, optimiste, verrait une baisse du PIB réel de 9,6 % en 2020, alors que le second, pessimiste, chiffrerait cette baisse à -11,2 %. Dans le premier cas, on assisterait à une reprise inégale et graduelle de l’activité économique, alors que dans le second, le pays subirait plutôt les effets d’une résurgence importante du virus avant la fin de l’année, ce qui viendrait de nouveau freiner l’élan des entreprises.

Sans surprise, le ministre refuse de se prononcer plus loin pour l’avenir, la situation lui apparaissant hautement incertaine. C’est pourquoi il prévoit attendre l’automne pour présenter une mise à jour fiscale complète, voire un budget en bonne et due forme, devant la Chambre des communes.

C’est donc un rendez-vous, dans quelques mois.

 

 

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