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Un budget sous le signe de l’inflation - SFL - DSFRI

Un budget sous le signe de l’inflation

On savait déjà que l’inflation, avec son effet sur le pouvoir d’achat des ménages, serait le sujet central du budget 2022-2023, déposé le 22 mars dernier par le ministre des Finances du Québec, Éric Girard. Nous connaissons maintenant les mesures qui en découlent, de même que plusieurs autres initiatives et programmes envisagés par le gouvernement.

24 mars 2022

On ne s’y était pas trompé : c’est bien la hausse du coût de la vie qui est au cœur du budget 2022-2023 du gouvernement québécois, et qui inspire à celui-ci une mesure qui lui coûtera pas moins de 3,2 milliards de dollars. Cette dépense importante est rendue possible en bonne partie grâce à la performance économique du Québec, qui vient gonfler les revenus de l’État et alléger le poids des déficits au cours des prochaines années, par rapport à ce qui était prévu dans le budget de l’année dernière.

Graphique à colonnes illustrant le solde budgétaire du gouvernement du Québec pour les années financières 2021-2022  à 2026-2027. Le graphique compare les prévisions du budget 2022-2023 avec celles du budget 2021-2022. Les chiffres sont les suivants. Pour l’année 2021-2022, le gouvernement prévoyait un déficit de 12,3 milliards l’année dernière, mais le chiffre maintenant à 7,4 milliards. Pour l’année 2022-2023, le gouvernement prévoyait un déficit de 8,5 milliards l’année dernière, mais le chiffre maintenant à 6,5 milliards. Pour l’année 2023-2024, le gouvernement prévoyait un déficit de 7,0 milliards l’année dernière, mais le chiffre maintenant à 3,9 milliards. Pour l’année 2024-2025, le gouvernement prévoyait un déficit de 7,0 milliards l’année dernière, mais le chiffre maintenant à 3,8 milliards. Pour l’année 2025-2026, le gouvernement prévoyait un déficit de 7,0 milliards l’année dernière, mais le chiffre maintenant à 3,0 milliards. Enfin, pour l’année 2026-2027, le gouvernement prévoyait un déficit de 6,5 milliards l’année dernière, mais le chiffre maintenant à 2,8 milliards.

Cela dit, en quoi consiste précisément cette mesure axée sur l’inflation ? En voici un résumé, de même que six autres éléments à retenir du budget Girard, du point de vue des finances personnelles.

  1. 500 $ pour atténuer le choc de l’inflation
    Si votre revenu net était de 100 000 $ ou moins en 2021, vous recevrez automatiquement du gouvernement québécois, cette année, un « montant ponctuel pour le coût de la vie » de 500 $, non imposable. Le gouvernement estime que 6,4 millions de Québécois, ou 94 % des contribuables, auront accès à ce crédit d’impôt, sans égard au fait qu’ils soient étudiants, travailleurs, retraités ou bénéficiaires du programme d’aide financière de dernier recours. Il suffit de produire une déclaration de revenus. Si votre revenu net était de plus de 100 000 $, le montant ponctuel pour le coût de la vie sera réductible à un taux de 10 % pour chaque dollar de revenu net individuel excédant 100 000 $. Cela signifie qu’une personne ayant un revenu net de 105 000 $ ou plus ne bénéficiera pas de cette mesure. À noter que, pour les personnes à faible ou moyen revenu, ce crédit d’impôt s’ajoute à la Prestation exceptionnelle pour le coût de la vie, de 200 $ ou 275 $, qui avait été annoncée l’automne dernier.

  2. Moins d’argent pour « rouler vert »
    Le budget comporte peu de mesures aussi notables que ce montant ponctuel, pour ce qui est de leur effet direct sur les finances des particuliers. Néanmoins, si le prix de l’essence vous fait envisager l’achat d’une voiture électrique ou hybride, notez que les rabais offerts dans le cadre du programme Roulez vert sont revus à la baisse. On aura désormais droit à une subvention de 7 000 $ pour un véhicule électrique neuf et de 5 000 $ pour une voiture hybride rechargeable neuve. Le montant maximal était auparavant de 8 000 $. Le ministre a expliqué que les montants de ce programme sont établis en proportion du coût des véhicules visés, lequel serait lui-même moins élevé que par le passé.
     
  3. Faire face aux effets de la COVID-19
    Alors qu’on observe une nouvelle hausse des cas d’infection en Europe, le ministre a tenu compte du poids que la pandémie peut continuer de représenter pour l’économie, et il a inclus une provision de 1,7 milliard de dollars en 2022-2023. S’ils s’avèrent nécessaires, ces fonds seront utilisés pour le dépistage, la vaccination, l’achat de tests rapides, ou encore l’ajout de places en centres hospitaliers. Plus immédiatement, cependant, une annonce pourrait vous intéresser si vous ou un proche êtes aux prises avec des symptômes de la COVID longue. Le gouvernement compte créer 15 cliniques dédiées au soin des patients souffrant de cette condition, et prévoit y consacrer 20,5 millions d’ici l’exercice 2026-2027. On estime qu’environ 9 000 Québécois souffriraient de la forme longue de la maladie.
     
  4. 5,2 milliards pour « refonder » la santé
    Si vous travaillez dans le domaine de la santé et espérez des changements positifs des efforts de refondation du système promis par le gouvernement, vous voudrez sans doute noter qu’une somme importante, soit 5,2 milliards de dollars sur cinq ans, est prévue pour ce projet. Ce dernier porte notamment sur la planification des horaires, l’élimination du recours abusif au temps supplémentaire, l’augmentation du personnel à temps plein en milieu hospitalier et une meilleure conciliation travail-famille. À souligner qu’une somme de 183,3 millions sur cinq ans, dont 27,3 millions dès 2022-2023, est prévue notamment pour faciliter l’accès à un professionnel de la santé dans un délai de 36 heures.
     
  5. Un peu plus d’aide pour le maintien à domicile
    Si vous faites partie de la population dite des « aînés », ou avez des parents ou des proches qui en font partie, une annonce mérite d’être mentionnée : la bonification du crédit d’impôt remboursable pour maintien à domicile des aînés, qui augmentera d’un point de pourcentage par année. Cela le fera passer de 35 % en 2021 à 40 % en 2026.
     
  6. Aide aux études supérieures
    Sans qu’on puisse y voir une réponse aux étudiants qui réclamaient la gratuité des études universitaires la journée même du budget, le ministre a annoncé des investissements de 2,8 milliards en éducation et en enseignement supérieur. De ce total, la somme de 1,3 milliard est prévue d’ici 2026-2027 pour rendre l’enseignement supérieur davantage accessible, soutenir les étudiants tout au long de leur parcours, et accroître le nombre de diplômés aux études supérieures.
     
  7. Et les entreprises ?
    Dans l’ensemble, ce budget 2022-2023 est plus axé sur le soutien aux particuliers que sur de nouvelles mesures destinées aux entreprises. Il faut rappeler cependant que des investissements de 3,9 milliards avaient été annoncés dans la mise à jour économique de l’automne dernier pour stimuler « l’offre de travail » dans un contexte de rareté de la main-d’œuvre. De plus, si vous exploitez une entreprise en région, vous voudrez sans doute noter l’annonce d’une enveloppe de 1,5 milliard sur six ans pour stimuler le dynamisme des régions. Cette enveloppe est axée notamment sur les dessertes aériennes régionales, le transport terrestre et l’achat local et de proximité.

Il ne s’agit évidemment ici que d’un bref survol du budget 2022-2023 déposé par le gouvernement québécois. Pour en savoir davantage, n’hésitez pas à consulter la documentation publiée par le ministère. Vous la trouverez ici.